PRESENTATION
Terre cuite patinée
L’idée de cette œuvre est une réaction au non agissement efficient de tous ceux qui nous gouvernent et de beaucoup d’entre nous.
Nous sommes tous responsables individuellement et nous devons agir ; mais les dirigeants politiques et ceux des puissances financières sont plus responsables encore car ils peuvent et doivent décider : ils ont le pouvoir, ils ont l’argent et ils savent tous que la planète est en danger.
La conception de l’œuvre :
J’ai choisi une forme hexagonale noire pour symboliser le gouffre qu’est devenue la Terre, et dans lequel la race humaine s’enfonce illustrée par un homme (Adam ?) et une femme (Eve ?) enceinte.
On est passé de l’homo sapiens à l’homo destructor, mais on peut aussi revenir à l’homo corrector si l’être humain agit de manière efficiente et urgente.
L’homme et la femme sont nus, démunis, et plus du tout innocents comme au moment de la création du monde ; ils sont complètement dépassés par la situation qu’ils ont eux-mêmes créée.
C’est à la fois l’être humain qui est coupable, responsable, mais qui a aussi l’espoir d’être un acteur du futur.
L’homme et la femme montrent leur désespoir et crient ; un cri infini qui déchire la nature comme l’a symbolisé Edvard Munch.
La femme, enceinte quasiment à terme, crie son désespoir de devoir donner la vie dans ce contexte avec un bébé, tête en haut, qui refuse de naître et crie avant d’être né.
Le bras volontairement puissant et le doigt pointé menaçant de l’homme fait référence au doigt de la création de Michel Ange ; mais il s’agit cette fois de la création d’un sursaut, une injonction à l’espèce humaine, plus particulièrement aux dirigeants de ce monde pour qu’ils agissent drastiquement, et désormais sans délai.
Chacun est responsable ; il ne s’agit pas de faire porter la faute sur l’un ou sur l’autre, mais de faire vite, en prenant collectivement, chacun à son niveau, les mesures qui s’imposent.
En 2019, le monde entier et les dirigeants en premier savent tous que la planète est en péril imminent.
Comme le dit Rithy Panh, cinéaste cambodgien rescapé des camps khmers, « Le travail de l’art, c’est la lutte contre l’anéantissement ».